Avui us proposo escoltar el preciós cicle de cançons sobre poemes de Théophile Gautier del compositor Héctor Berlioz, anomenat Les nuits d’été com una picada d’ullet al somni d’una nir d’estiu shakesperià. Va ser escrit entre 1834 i 1838 i publicat l’any 1841 en la seva versió per a piano i veu (mezzosoprano o tenor), posteriorment es va orquestrar el cicle sencer (1856), després de que es fes només amb Absence l’any 1845, i ens va adaptar a les altres vocalitats, cada cançó es va adaptar a una veu diferent si bé després s’ha acabat imposant una única vocalitat per a tot el cicle.
La versió que us proposo escoltar és esplèndida i es deguda a la mezzosoprano Joyce DiDonato i al director Esa-Pekka Salonen al capdavant de l’orquestra del Festival de Verbier, en un concert celebrat el passat 17 de juliol en el marc del festival 2015.
La veu dolça i sedosa de DiDonato s’adapta com un guant a aquesta cimera de la cançó romàntica que servirà d’inspiració i model a la mélodie française de Chausson, Fauré o Ravel uns quants anys més tard. L’amor, el desig, la nostàlgia, el misteri, tot ho trobareu en aquesta versió,, amb la senzillesa que caracteritza a la mezzosoprano nord-americana quan es troba còmode en una tessitura ideal, que només li fa vibrar la columna sonora quan com és habitual en ella, la veu ascendeix a la zona més aguda.
Aquí us ho deio
VILLANELLE
Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux, nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet aux bois;
Sous nos pieds égrénant les perles
Que l'on voit, au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
Siffler.
Le printemps est venu, ma belle;
C'est le mois des amants béni;
Et l'oiseau, satinant son aile,
Dit des vers au rebord du nid.
Oh ! viens donc sur le banc de mousse
Pour parler de nos beaux amours,
Et dis-moi de ta voix si douce:
«Toujours !»
Loin, bien loin égarant nos courses,
Faisons fuir le lapin caché,
Et le daim au miroir des sources
Admirant son grand bois penché ;
Puis chez nous tout joyeux, tout aises,
En paniers, enlaçant nos doigts,
Revenons rapportant des fraises
Des bois.
LE SPECTRE DE LA ROSE
Soulêve ta paupière close Qu'effleure un songe virginal; Je suis le spectre d'une rose Que tu portais hier au bal. Tu me pris encore emperlée Des pleurs d'argent de l'arrosoir, Et, parmi la fête étoilée, Tu me promenas tout le soir. Ô toi qui de ma mort fus cause, Sans que tu puisses le chasser, Toute la nuit mon spectre rose À ton chevet viendra danser. Mais ne crains rien, je ne réclame Ni messe ni De Profundis; Ce léger parfum est mon äme, Et j'arrive du du paradis. Mon destin fut digne d'envie, Pour avoir un trépas si beau, Plus d'un aurait donné sa vie, Car j'ai ta gorge pour tombeau, Et sur l'albâtre où je repose Un poëte avec un baiser Écrivit: "Ci-gît une rose Que tous les rois vont jalouser." SUR LES LAGUNES
Ma belle amie est morte: Je pleurerai toujours; Sous la tombe elle emporte Mon âme et mes amours. Dans le ciel, sans m'attendre, Elle s'en retourna; L'ange qui l'emmena Ne voulut pas me prendre. Que mon sort es amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! La blanche créature Est couchée au cercueil. Comme dans la nature Tout me paraît en deuil! La colombe oubliée Pleure et songe à l'absent; Mon âme pleure et sent Qu'elle est dépareillée. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! Sur moi la nuit immense S'étend comme un linceul; Je chante ma romance Que le ciel entend seul. Ah! comme elle était belle, Et comme je l'aimais! Je n'aimerai jamais Une femme autant qu'elle. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! ABSENCE
Reviens, reviens, ma bien-aimée ! Comme une fleur loin du soleil, La fleur de ma vie est fermée, Loin de ton sourire vermeil. Entre nos coeurs tant de distance ! Tant d'espace entre nos baisers ! Ô sort amer! ô dure absence ! Ô grands désirs inapaisés ! D'ici là-bas que de campagnes, Que de villes et de hameaux, Que de vallons et de montagnes, À lasser le pied des chevaux ! Au pays qui me prend ma belle, Hélas! si je pouvais aller ; Et si mon corps avait une aile Comme mon âme pour voler ! Par-dessus les vertes collines, Les montagnes au front d'azur, Les champs rayés et les ravines, J'irais d'un vol rapide et sûr. Le corps ne suit pas la pensée; Pour moi, mon âme, va tout droit, Comme une colombe blessée, S'abattre au rebord de son toit. Descends dans sa gorge divine, Blonde et fauve comme de l'or, Douce comme un duvet d'hermine, Sa gorge, mon royal trésor ; Et dis, mon âme, à cette belle : Tu sais bien qu'il compte les jours! Ô ma colombe! à tire d'aile, Retourne au nid de nos amours.» AU CIMENTIÈRE (Claire de lune)
Connaissez-vous la blanche tombe, Où flotte avec un son plaintif L'ombre d'un if ? Sur l'if une pâle colombe, Triste et seule au soleil couchant, Chante son chant : Un air maladivement tendre, À la fois charmant et fatal, Qui vous fait mal, Et qu'on voudrait toujours entendre ; Un air, comme en soupire aux cieux L'ange amoureux. On dirait que l'âme éveillée Pleure sous terre à l'unisson De la chanson, Et du malheur d'être oubliée Se plaint dans un roucoulement Bien doucement. Sur les ailes de la musique On sent lentement revenir Un souvenir; Une ombre de forme angélique, Passe dans un rayon tremblant, En voile blanc. Les belles-de-nuit demi-closes, Jettent leur parfum faible et doux Autour de vous, Et le fantôme aux molles poses Murmure en vous tendant les bras: « Tu reviendras ? » Oh! jamais plus, près de la tombe, Je n'irai, quand descend le soir Au manteau noir, Écouter la pâle colombe Chanter sur la branche de l'if Son chant plaintif ! L'ILE INCONNUE
Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller ? La voile ouvre son aile, La brise va souffler ! L'aviron est d'ivoire, Le pavillon de moire, Le gouvernail d'or fin ; J'ai pour lest une orange, Pour voile une aile d'ange, Pour mousse un séraphin. Dites, la jeune belle ! Où voulez-vous aller? La voile ouvre son aile, La brise va souffler ! Est-ce dans la Baltique, Sur la mer Pacifique, Dans l'île de Java ? Ou bien dans la Norwége, Cueillir la fleur de neige, Ou la fleur d'Angsoka ? Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller? La voile ouvre son aile, La brise va souffler! -- Menez-moi, dit la belle, À la rive fidèle Où l'on aime toujours. -- Cette rive, ma chère, On ne la connaît guère Au pays des amours
Hector Berlioz (1806-1869)
Les Nuits d’été, op 7 (Théophile Gautier)
- Vilanelle
- Le spectre de la rose
- Sur les lagunes
- Absence
- Au cimentière (Clair de lune)
- L’ile inconnue
Joyce DiDonato, mezzo
Verbier Festival Orchestra
Director: Esa-Pekka Salonen
Verbier, Salle des Combins 17 de juliol de 2015
Més informació sobre el concert:
www.verbierfestival.com/programme-tickets/programme/event/2015-07-17-1900
El vídeo de tot el concert (Medici TV)
http://www.medici.tv/#!/verbier-festival-levine-didonato-strauss-berlioz-schubert
I l’àudio (mp3) de l’obra de Berlioz:
http://www.mediafire.com/listen/vxc8lbmjrb2g1a8/Les_nuits_d’été_JoyceDiDonato.mp3
Gracias Joaquím, impresionante DiDonato…….creo hoy nadie puede cantar Les Nuits d’été, como ella.. en su forma de decir es única y gloriosa en estos poemas, hoy en día!!!!!!!!
PS.: Me parecido a mi, o en algunos momentos no se ha sentido cómoda con la orquesta, no con su director?
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No he percibido esa incomodidad que mencionas, volveré a escucharlo con más atención.
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¡Gracias! Es un ciclo exquisito y de inmensa belleza contenida. Escucharé la versión que ofrece JDD. Merci bien, M. Joaquim!
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Es buena, no te defraudará.
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L’escoltaré. Difícil superar a Crespin però segurament ni hi pensaré perquè Di Donato té veu pròpia i, per cert, bellíssima.
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Si comparem prendrem mal, millor gaudir d’aquesta, perquè les altres sempre les tens allà i aquesta és d’ara mateix
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Joyce DiDonato està deliciosa perquè és una gran cantant amb molta sensibilitat hi ho demostra en aquestes meravelloses cançons. Tanmateix tot i no sent nostàlgica de temps passats només en casos aillats, aquest n’és un d’ells, m’agraden més cantades per Janet Baker, possiblement perquè les he escoltades moltes vegades per aquesta magnífica mezzo.
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És difñicil no anar enrere i trobar millors versions que les que escoltem en l’actualitat. Només en comptades ocasions i comptats artistes l’actualitat esdevé la referència.
Per aquestes meravelloses cançons, hi ha moltes versions referencials que superen a DiDonato, però la dolça DiDonato és d’ara i quan parlo de cantants d’ara sembla que interessa molt més que quan parlo de cantants del passat, com Vickers o Gedda sense anar gaire lluny.
Gràcies per dir-hi la teva.
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